Je croque le vin et bois la vie, suis-je un épicurien ?

Je croque le vin et bois la vie, suis-je un épicurien ?

Vous avez dû l’entendre à toutes les sauces cette expression. Votre coup de fourchette est létal et votre descente défie les sacro-saintes recommandations de santé publique ? Félicitations, vous êtes désormais élevé au rang d’épicurien, 23ième degré du Rite Bourguignon. Vous pouvez désormais mettre vos joues rougeoyantes et votre jolie bedaine en avant, cela vous permettra de vous reconnaitre aisément parmi vos pairs.

Que nenni ! Vous êtes tombés dans le panneau, tout érudit que vous êtes. Je préfère vous prévenir, Épicure n’est pas content, vraiment pas content. Il va remonter le Styx à la nage et vous inculquer sa doctrine à base de gifles grandiloquentes.

Donnons d’emblée quelques définitions, au sens large, pour vous permettre de mieux vous y retrouver :

L’Épicurisme, comme son nom le laissait présager, est une doctrine élaborée par Épicure, philosophe grec du IVème siècle avant J.-C. Selon lui, pour faire très court, il convient d’éviter de s’adonner à toutes les formes de plaisir d’où peuvent découler des déplaisirs, ne pas céder aux tentations et à la spirale des désirs, afin de ne pas connaitre le manque et la frustration par la suite. Il convient donc de valoriser les plaisirs simples, durables et essentiels que sont l’amitié, la liberté, l’absence de troubles (ataraxie) et la santé du corps (aponie).

Repensez maintenant à votre embonpoint et à votre teint carmin, acquis au cours d’une longue carrière à faire disparaitre verres, assiettes et parfois même votre propre mémoire. Il est même possible, en tant que grand magicien, que vous ayez quelquefois vous-même disparu sous la table. Est-on là dans une démarche durable et saine je vous le demande ? 

Mais alors une question se pose, dès lors que l’on aime la bonne chère et le bon vin entre amis, parfois avec excès, comment se qualifier ? 

« Mais Gaël on peut dire qu’on est des bons vivants, arrête de faire ton intéressant ! »

Vous ne vous en sortirez pas comme ça, vous allez non seulement arrêter de martyriser Épicure et sa philosophie, mais aussi me faire le plaisir d’utiliser un autre mot savant, plus adapté, à quelques nuances près : L’hédonisme. 

L’hédonisme, pour faire très court, est une philosophie de vie qui consiste en une recherche constante du plaisir et en l’évitement absolu de la souffrance. Si vous avez bien suivi jusque-là, l’épicurisme est ainsi une branche modérée de l’hédonisme, on recherche certes le plaisir mais pas à tout prix et pas au potentiel détriment de la santé physique et mentale. 

Vous pouvez donc vous prétendre épicurien si entre amis, votre consommation de vin se limite à un verre et hédoniste si peu importe le nombre de flacons, tant que le vin amène le plaisir et la douceur de l’ivresse.

D’aucuns parleraient ici d’un hédonisme exacerbé aux relents modernes et dévoyés mais ne les écoutez pas, ils sont fourbes et ennuyeux.  

Voilà j’espère que c’est bien compris, si j’entends encore l’un de vous prononcer le mot épicurien là où il n’a pas sa place, ce sera du pain et de l’eau, voire une excommunication de lacavedegael.com pour les plus récalcitrants.


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1 commentaire
  • Du grand Gaël à consommer à outrance ;)

    Berberat le

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